La
première exposition-dossier
liée aux collections africaines
du musée du quai Branly
est
consacrée aux masques antilopes
Ciwara1, des créations qui
ont valu une célébrité mondialeà l’art bamana du Mali. Ces
fameux cimiers de masques, si différents
les uns des autres, en bois
sculpté, gravé et
patiné, figurent une antilope
de manière soit stylisée
soit plutôt réaliste
; ils
sont parfois montés sur
un quadrupède et sont portés à l’aide
d’une calotte de vannerie.
On les
appelle selon les lieux wara-kun,
wara-ba-kun, nama-koro-kun, sogo-ni-kun
ou ngonzo-kun.
L’exposition présente
des objets qui ne proviennent pas
exclusivement des Bamana ; des
groupes voisins installés
eux aussi dans la vallée
du Niger ont adopté ces
cultes avec leurs
masques et y ont laissé leurs
marques tant sur le plan formel
que stylistique.
8.
Masque cimier zoomorphe de
la région de
Kita, Mali © musée
du quai Branly / Patrick
Gries / Bruno Descoings
Les
danses de la
société Ciwara ont
lieu en plein jour, au milieu des
champs comme au village. Elles
célèbrent
l’union mythique entre le
soleil, qui renvoie au principe
mâle, et la terre, principe
féminin, tout en
stimulant l’ardeur au travail
des jeunes cultivateurs. Avec un
sens esthétique exceptionnel,
les
Bamana et leurs voisins ont réussi
le véritable exploit artistique
de résumer un monde à travers
quelques centaines de chefs-d’oeuvre.
Que nous comprenions ou non les
symboles que
véhiculent ces pièces
d’art religieux, au sens
où un tel art relie l’homme
au monde, nous ne
pouvons manquer d’être
fascinés par les variations
infinies du motif de l’antilope à travers
toute
la région, souvent en conjonction
avec d’autres figures
animales ou anthropomorphes...
>
Lire
la suite
3. Masque cimier zoomorphe, Mali
©
musée du quai Branly / Patrick
Gries / Bruno
Descoings