Frédéric
Bruly Bouabré est né vers
1923 à Zéprégühé (Côte-d’Ivoire). À cette époque-là en
Afrique, dit-il, quand un homme
est né, on se contente
de savoir qu’il est né,
on ne cherche pas à compter
les jours, ni les mois, ni
les années… De
sa propre initiative, il demande à son
oncle Lebato à être
scolarisé et intègre
l’école française
en 1931 pour neuf années.
Il manifeste d’emblée
une curiosité puissante,
une volonté profonde
de s’instruire. En 1940,
il fait son service militaire
dans la Marine, jusqu’à la
fin des hostilités.
Il exerce alors divers métiers
au Sénégal et
en Côte-d’Ivoire
avant de devenir fonctionnaire
de l’administration coloniale.
C’est en Côte-d’Ivoire
que se trouve alors Théodore
Monod auquel F. B. Bouabré présentera
un peu plus tard l’Alphabet
Ivoirien dont il fut le « découvreur ».
Théodore Monod, qui « sut
confier l’utile et le
radieux secret de la science
d’observation » à F.
B. Bouabré, publiera
en 1958 dans « Notes
Africaines » une longue
présentation et étude
sur cette découverte.
C’est
en cherchant le moyen de fixer
et de transmettre le savoir
de son peuple, les Bétés,
ainsi que celui du monde tout
entier, que F. B. Bouabré inventa
un alphabet de plus de 440
pictogrammes monosyllabiques
pour représenter les
phonèmes. En introduction à cet « Alphabet
Bété »,
il écrit : « L’alphabet
est l’incontestable pilier
du langage humain. Il est le
creuset où vit la mémoire
de l’homme. Il est un
remède contre l’oubli,
redoutable facteur de l’ignorance.
Trouver sur la scène
de la vie humaine une écriture
spécifiquement africaine
tel est mon désir. »...
© « Barbu
(conte) », ensemble de
38 dessins, 1990
Stylo bille et crayon de couleur sur papier
Chaque dessin : 36.5 x 20.5 cm
Coll. CA.A.C., The Pigozzi Collection