Notes
Ce
photographe mozambicain, né
en 1956, a commençé
sa carrière en 1982, à
Maputo, comme reporter photographe
pour l'hebdomadaire "Domingo",
sous la direction de Ricardo Rangel.
Ses premiers reportages sont axés
sur le thème de la guerre
et de la faim. Free-lance pour
l'ONU et ONG, il rend compte du
déminage, des problèmes
des réfugiés, des
écoles, son dernier grand
reportage cabo Delgado - une histoire
photographique de l'Afrique, évoque
la reconstruction du Mozambique
après la guerre et veut
donner une image optimiste de
ce pays, loin des clichés
misérabilistes. Son travail
exprime un style personnel et
direct, celui d'un homme d'image
sensible et nuancé
Il s'interroge aujourd'hui sur
l'évolution de son art.
Pour lui, il est temps que le
Mozambique s'ouvre à la
fantaisie. Il envie l'audace des
photographes congolais dont il
a découvert les uvres
aux rencontres photographiques
de Bamako en 1998. Il étudie
avec minutie la force individuelle
des portraits des studios maliens
et sénégalais des
années 50. Pour lui le
temps de la photo documentaire
à sujet collectif, prise
de face, sautant au visage du
spectateur, appartient à
l'histoire du Mozambique. Les
deux uvres qu'il présente
à l'occasion de l'exposition
collective fêtant le 21ème
anniversaire de l'Association
des photographes montrent bien
son désir d'ouverture :
Badru-o meu amigo de infância
(Badru - mon ami d'enfance), une
photo en couleurs prise de côté
et en contre-plongée ;
A cozinha dos meus antepassados
(La cuisine de mes ancêtres),
une photo en noir et blanc dont
le sujet principal est un animal.
De la même façon,
le travail de Luis Pedro Basto,
né à Maputo en 1969,
montre comment, influencé
au départ par l'école
du photo-journalisme, il s'intéresse
aujourd'hui aux chocs engendrés
par la ville. Alors qu'il était
quasi impossible de circuler dans
le pays pendant la guerre, le
mouvement et la circulation reprennent
vie dans la photographie mozambicaine.
Par ailleurs, Santimano reconnaît
la chance qu'il a eu de pouvoir
voyager et par là même
d'ouvrir ses horizons. Pour beaucoup,
qui sont restés au Mozambique,
l'adversité de la vie quotidienne
reste au centre de l'objectif.