Né en 1954,
vit travaille à Dakar.
La
peinture de Viyé Diba
est en orbite autour de valeurs
fondamentales. Abstraite, élaborée,
ses centres ont pour nom matière,
pesanteur et verticalité.
Elle
est une danse africaine, musicale
et physique, au delà du
simple béat répétitif,
une dynamique qui détruit
l'attitude statutaire, ou plutôt
la transpose, puisqu'à tout
moment équilibre et verticalité sont
respectés. Ses œuvres
ne passent pas inaperçues.
Outre leur dimension imposante,
leur position au ras du sol, reflète
cette manière qu'à Diba
de tout ramener à la terre.
Ne serait-ce que dans la façon
de peindre, accroupi, cassé en
deux. Le relief spatial rend compte
des complicités, de l'articulation
entre matériaux. Un objet
de gravité apparaît
parfois, souvent bas, ou haut,
amis de toute façon attiré vers
l'extérieur.
Des
poches de matières,
tissus, cordages ou grillages,
parsèment ses recherches,
son combat, gagnant au style du
peintre le qualificatif d'art kangourou
: hommage aux solidarité,
générosité,
proximité entre un corps
et ses petits.
Les
choix de Diba sont élégants,
minutieux : acryliques toujours
mariés à des substances
végétales, forte
corrélation entre l'état
des couleurs et des matières,
utilisation du bois, méticuleusement
détérioré,
accélérateur de rythme.
La signature n'est pas systématique.
Elle se trouve souvent au verso,
pour ne pas fausser le contrat
avec l'art. les silhouettes de
Diba sont d'une facture plus fiable.
Elles peuplent animent ou attirent
l'attention.
Autre
sensation diffuse : celle de
débordement. Les toiles
emballent le bois invisible. Comme
si le tableau avait l'intention
de s'accaparer l'espace au-delà des
bords, accroissant encore l'impression
de vide alentour. Le support toile
perd sa neutralité. Il participe
de l'information globale du travail.
C'est un ensemble de bandes de
Rabbal, linceul mortuaire tissé traditionnellement,
cousues de façon imparfaite
par d'es tailleurs du quartier.
Une recette de ce grand Monsieur
du peindre sénégalais
pour faire entrer le populaire
dans la danse, pour donner à la
maladresse une dimension plastique.
Thierry Payet
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