Née en 1960 à Paris
et après des études
supérieures de droit, Sophie
Elbaz part, en 1980, au Mexique
où elle fait ses premières
photographies. Un an plus tard,
direction les Etats-Unis où elle
devient l'assistante de Patrick
Demarchellier, Gilles Peress et
Ernestine Ruben.
En
1984, elle est admise à l'International
Center of Photography (I.C.P) à New
York, En 1986, elle obtient son
premier poste de correspondante
en Afrique de l’Ouest, envoyée
par l’agence Reuter où elle
devient responsable de l’actualité dans
vingt-deux pays africains.
Après avoir été correspondante
en Inde, elle rejoint l'agence
Sygma en 1989. Seule femme du département « news
magazine », elle couvre de
grands événements
qui forgent sa vision. Elle est
notamment soutenu par la bourse " Villa
Médicis hors les murs" pour
un reportage réalisé auprès
des réfugiés bosniaques.
Elle remporte pour ce travail sur
la folie des hommes le prix Léonard
de Vinci.
En
1995, elle quitte le monde des
agences pour se consacrer à son
travail d'auteur. Engagé en
1996 avec l’appui de l’AFAA,
Mémoire d’Elles ,
est une série de 35 portraits
en noir et blanc intimistes avec
interviews qui trace une mosaÏque
féminine sur 3 voir 4 générations
de la société française
sur un siècle. Le livre édité en
1998, sera accompagné par
deux expositions itinérantes
qui voyageront jusqu'en 2003 dans
le réseau culturel français
au Moyen-Orient et en Afrique.
En
1995, Elle découvre
Cuba où elle se rend régulièrement
depuis huit ans.
Son regard sur le Garcia Lorca
, l'Opéra de la Havane,
durant trois ans, rendra hommage à la
résistance de ce monde vivant
sur lui-même, décalé des
réalités quotidiennes.
Son travail sera exposé et
publié à maintes
occasions.
Parallèlement, à partir
du changement de siècle,
Sophie Elbaz développe une
technique particulière où elle
retravaille ses images par un procédé organique.
Ce champ expérimental lui
permet la transformation d'images
prises au cours de ses voyages
et une autre manière de
penser la photographie. Ici l'image
n'est plus fixée à la
prise de vue, mais en devenir.
L'évolution de son imaginaire
la fait ainsi émerger de
manière plus créative
dans la sphère artistique. "Origines",
série africaine, sera exposée
pour la première fois lors
de la biennale de 2003 à Bamako
. Ces métamorphoses seront
exposées à Paris,
Barcelone, Milan, Berne, et à la
Réunion en 2004. Elles seront
ensuite diffusées à travers
le réseau culturel de l'AFAA
jusqu'en 2005.
Au
cours de l'année 2003-2004,
son goût pour la différence,
pour l’ailleurs, l’a
conduite à « mettre
en mémoire la traversée » des
architectes, Moatti et Rivière, à la
manière d’une ethnologue
au cours de la transformation du
lieu qui deviendra le siège
de la maison Jean-Paul Gaultier.
Sa
quête photographique
atypique dévoile la force
de son engagement humaniste en
tant que citoyenne du monde mais
aussi celle d'une nature passionnée
toujours en recherche.
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