Petit
fils d’un
artisan ébéniste
auquel il voue une fervente admiration,
riche de tout un patrimoine esthétique,
visuel, sensitif, que lui a procuré son
parcours, César nous offre à partager
son appréhension toute singulière
du monde. Voyageur, il l’est
sans aucun doute par son ouverture
sur ce monde, sa participation à des
rencontres internationales de designers
ainsi que par l’ancrage de
son travail dans une indéniable
contemporanéité.
Voyageur… in progress, dans
une perpétuelle évolution.
Son
inspiration, César
la trouve simplement en regardant
le monde. La nature notamment,
dont il extrait des lignes qu’il
stylise. Pour exemple la table
basse « Libellule » avec
sa rallonge amovible qui se déploie
comme une aile. Ou encore « N’gouandy »,
siège sobre aux allures
de gazelle, dont le dossier n’est
pas sans rappeler la colonne vertébrale
et la tête de l’animal.
La
qualité des finitions,
la rigueur des lignes, des proportions,
le soin apporté au choix
des matériaux nous indiquent
que chaque pièce a été pensée,
travaillée, choyée
avec amour et générosité. « La
paysanne » par exemple, faite
entièrement de métal,
s’impose avec sa sobriété graphique.
Son ossature se dessine dans l’espace… Ossature
faite de fragments de fer peints,
sur laquelle viennent s’emboîter
une assise et un dossier en tôle
martelée réfléchissant
la lumière. Dans les divers
prototypes qu’il conçoit
et réalise, César
Dogbo fait cohabiter des matériaux
très distincts par leurs
couleurs, leur texture, leurs propriétés
visuelles ou tactiles. On peut
par exemple y trouver du bois (acajou,
tek), du métal (fer à béton,
tôle), de la corde, des textiles
(toile, velours) qui se confrontent,
s’opposent ou se complètent
tout en créant une parfaite
homogénéité.
Au
regard de la grande liberté qu’il
s’autorise dans la conception
et dans la réalisation de
ses oeuvres, César s’inscrit
dans une démarche artistique
qui porte son design au rang de
la sculpture. Ses œuvres singulières
nous imposent de nous adapter à elles
pour les apprivoiser. En dépit
des contingences attendues du mobilier
classique, elles existent par elles-mêmes
en tant qu’objets, fortes
de leur autonomie. Objets, sculptures,
design… accessoirement utilitaires… profondément
modernes |