Renseignements :
Exposition
d'une trentaine de photographies sur des
cérémonies traditionnelles
en pays bassari (Sénégal)
prises par Olivier Barrière, chercheur
de l'IRD,
exposition accompagnée de la projection
de photos sur grand écran,
sur fond de musique et chants bassari extraits
du CD qui accompagne le livre.
Ce
mythe fondateur reste partout présent
dans la cosmogonie bassari et dans les rapports
au milieu naturel. Au pays bassari, cette porte
se trouve sur une montagne sacrée près
du village d’Etyolo. C’est là que
tout semble avoir commencé et que tout
peut se terminer. Le rapport de l’ocre à la
lumière fonde à la fois l’origine,
le présent et l’avenir du monde
bassari. C’est par les échanges
permanents entre les essences et les apparences,
entre le perceptible et le non-perceptible
que se construit la réalité de
l’identité bassari. La communion
entre vivants ainsi que les liens entre les
générations présentes,
passées et futures s’inscrivent
dans un canevas de société que
chaque acteur social perpétue et qui
se reproduit en boucle, à l’identique,
liant à tout jamais les vivants et les
morts.
Les
Bassari du Sénégal vivent
dans la communauté rurale de Salémata,
située entre le parc national du Niokolo
Koba et la frontière de la Guinée, à plus
de 800 km de Dakar. Ils comptent aujourd’hui
près de cinq mille personnes réparties
en vingt-sept villages. Bien qu’enclavé,
le monde bassari constitue un espace de confluences
culturelles partagé avec les Peul, les
Malinké, les Sarankolé et les Diahanké.
Les Bassari, peuple forestier de chasseurs-cueilleurs,
ont progressivement adopté l’agriculture
dans un paysage à l’origine très
sauvage qu’ils ont peu à peu défriché.
Cette artificialisation du milieu a, en partie,
dénaturé leurs rapports avec
les forces invisibles, creusant un fossé entre
eux et la nature. Si leurs traditions restent
fortement imprégnées des échanges
avec les génies, ils s’en éloignent
inexorablement avec l’ouverture au monde
contemporain.
Tiraillé entre sa propre représentation
du monde et le poids chaque jour plus grand de
la mondialisation, le peuple bassari entre dans
le XXI ème siècle persuadé qu’il
en sortira forcément transformé,
voire profondément acculturé. Cependant,
il conserve l’espoir de pouvoir toujours
demeurer bassari.
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