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Notes
Entretien
avec Etiyé Dimma Poulsen
" La mention "art africain"
est réductrice " Etiyé
Dimma Poulsen, jeune artiste d'origine
éthiopienne, participait
pour la première fois à
la Biennale où elle exposait
ses sculptures élancées,
travaillées à partir
de structures de fer et recouvertes
d'argile.
En
tant qu'artiste d'origine africaine,
que représente pour vous
la Biennale de Dakar ?En tant
qu'Africaine, mais surtout en
tant qu'artiste, je suis heureuse
que cette Biennale existe. C'est
une aubaine pour les pays africains.
Elle très riche en toute
forme d'art : mode, cinéma,
architecture, design, arts plastiques.
Elle permet de réunir galeristes,
collectionneurs, artistes, public
etc.
On peut toujours trouver à
redire sur l'organisation, mais
l'événement en lui
même est important car il
nourrit les artistes.Il se passait
tellement de choses qu'on ne savait
pas où aller. La seule
chose qui m'a gênée,
c'est le fait que les expositions
étaient trop dispersées
par rapport au centre. Beaucoup
de gens ne savaient pas où
se trouvaient les lieux d'exposition.
Vous a t'elle permis de rencontrer
et d'échanger avec de nombreux
artistes ?J'ai fait des rencontres.
Surtout sur l'île de Gorée,
j'ai vu comment vivent les artistes
et dans quelles conditions ils
travaillent, mais je ne sais pas
s'il y a eu de réels échanges
car le décalage entre ces
artistes et ceux de la diaspora
est énorme. Mais il y a
forcément des choses qui
passent. Les influences sont souvent
très inconscientes. Parfois
elles se révèlent
beaucoup plus tard, d'une manière
très indirecte. Chaque
fois que l'on va vers quelque
chose, ce que l'on voit nous influence
toujours un peu vers une direction
ou une autre.C'était la
première fois que vous
participiez à la Biennale
: qu'est ce qui vous a le plus
marquée ?Malheureusement
je n'ai pas eu le temps de tout
voir, car je devais également
m'occuper de mon exposition. Outre
le travail du sculpteur d'origine
brésilienne Anna Maria
Pacheco et celui de Joël
Mpah Dooh, un artiste camerounais
qui faisait partie de la sélection
officielle, ma plus grande émotion,
je la dois à un film documentaire.
Sous l'égide de l'association
Man-Keneen-Ki, qui lutte contre
l'errance des enfants des villes,
un groupe d'enfants des rues de
Dakar, auquel on avait donné
une caméra, a simplement
filmé son quotidien sans
jamais tomber dans le misérabilisme
et artistiquement c'est un travail
formidable. Qu'avez vous pensé
de la sélection ?Il y avait
plus de qualité en "off"
qu'en "on". Mais c'est
difficile de dire ça, car
cette année, ils ont été
un peu radical. La plupart des
uvres sélectionnées
étaient des installations,
ce qui a dû ravir les amateurs.
J'avoue être moins sensible
à cette forme d'expression.
Avez vous eu des retombées
positives de votre passage à
Dakar ? Beaucoup de gens qui ont
vu mon travail à Dakar
m'ont contactée par la
suite en France parce qu'ils étaient
intéressés par une
de mes uvres. J'ai également
eu des contacts avec quelques
galeries, mais ces galeries qui
essayent de promouvoir l'art africain
ont souvent peu de moyens. Elles
auraient besoin d'un petit coup
de pouce pour démarrer
réellement. A la rigueur,
s'il y a quelque chose à
faire c'est aider ces galeries
qui font quand même le travail
à la base.Avez-vous eu
des acheteurs africains ?Oui,
il y a eu un peu de tout. C'est
ça qui était fabuleux.
Pour moi qui résonne un
peu "terre d'Afrique",
je suis particulièrement
touchée lorsque des africains
achètent mes uvres.
Il y a une sensibilité,
une vraie culture artistique au
Sénégal que je n'ai
pas forcément ressentie
dans d'autres pays d'Afrique.
Il faut dire que le Sénégal,
en dehors de la biennale, a connu
cette dimension culturelle avec
le président Senghor qui
était un homme de culture.
En me promenant un peu partout,
lorsque les gens m'interrogeaient
sur mes origines et la raison
de ma présence à
Dakar, ils accueillaient toujours
avec joie le fait que je sois
artiste. La culture est vraiment
bienvenue au Sénégal.
Dans ce pays, j'ai eu le sentiment
qu'il y avait un respect de l'art,
sans doute aussi parce qu'il y
a un marché, ne serait-ce
qu'à travers le tourisme.
Que pensez vous du fait que la
Biennale de Dakar soit "réservée"
aux artistes africains ?Il est
vrai que la mention "art
africain" est réductrice.
N'est-on pas encore en train de
former un ghetto? Les grandes
biennales d'art contemporain n'ont
pas de frontières, elles
sont ouvertes à tous les
artistes. Si celle de Dakar pouvait
présenter des gens originaires
d'un autre continent et qui ne
font pas seulement des choses
liées à l'Afrique,
ce serait une autre manière
de nourrir les gens culturellement
et les artistes locaux pourraient
avoir d'autres échanges.
A Venise, il y a des galeries
du monde entier qui ne se déplacent
pas à Dakar. En tant qu'artiste,
on est quand même sensible
à ces petits détails.
Mais en même temps je n'ai
pas de préjugés,
peut-être est-ce une nécessité,
une façon de promouvoir
les artistes africains ? C'est
la grande question. Est-ce que
c'est trop tôt parce qu'il
faut essayer d'aider les siens
à démarrer ou est-ce
que les choses ont démarré
et on peut alors considérer
qu'il est temps de passer à
une biennale d'art contemporain
au niveau international
propos
recueillis par Virginie Andriamirado
http://www.africultures.com
Expositions
collectives (sélection)
1991
- Galerie Michel Brainin - HONFLEUR
France
1992 - Galerie "Présent
Composé" - PARIS France
1992 - Galerie Terra Viva - UZES
France
1992 - Galerie Adama Elias Nir
- MADRID Espagne
1992 - Espace Industriel Singer
- BONNIÈRES-SUR SEINE France
1993 - Galerie Hamelin - HONFLEUR
France
1993 - Galerie Daniel Foury -
PARIS France
1994 - Galerie Epona - PARIS France
1994 - Galerie Complément
d'Objet - ROUEN France
1994 - Ateliers d'Artistes - MEUDON
France
1995 - Biennale Emile Peynot -
VILLENEUVE-SUR-YONNE France
1995 - Centre Culturel de la Louvière
- LA LOUVIÈRE Belgique
1995 - Centre Louis Jouvet - BONNIÈRES-SUR-SEINE
France
1995 - Salon de la Sculpture -
PALMA DE MALLORCA Espagne
1996 - Château de Tremblay
France
1996 - Maison de la Céramique
- MULHOUSE France
1996 - Collégiale - SAINT-PIERRE-D'AVALLON
France
1996 - "Corps-Accords"
- PARIS France ()
1997 - Galerie Capazza - NANCAY
France
1997 - "Gendered Visions:
the Art of Contemporary Africana
Women" - Musée Herbert
F. Johnson - ITHACA États-Unis
1997 - Galerie Bomani - SAN FRANCISCO
États-Unis
Exposition permanente : African
Muse Gallery, Paris; Galerie Capazza,
Nançay ; Galerie Hamelin,
Honfleur; Galerie Hyaline, Marseille
; Galerie Geneviève Godar,
Lille
Expositions
personnelles (sélection)
1989
- Espace Industriel Dong - COPENHAGUE
Danemark
1990 - Espace Industriel Jaernen
- COPENHAGUE Danemark
1994 - Centre Culturel La Nacelle
- AUBERGENVILLE France
1996 - Centre Culturel - MEUDON
France
1996-98 - Galerie Hamelin - HONFLEUR
France
1996 - Galerie Blanche - STRASBOURG
France
1996 - Galerie Geneviève
Godar - LILLE France
1998 - Galerie Mam - DOUALA Cameroun
2002 - Centre Culturel Français
- ADDIS-ABEBA - Ethiopie
Autres
remarques
1993:
création de sculptures
in situ pour le domaine "Christine",
MARRAKECH, Maroc
2001/02 :Résidence en Ethiopie
et tavail avec les potières
de la région